Version céleste de Larrera
Espinas cuando nieva
En el huerto de Fray Luis
Suéñame suéñame aprisa estrella de tierra
cultivada por mis párpados cógeme por mis asas de sombra
alócame de alas de mármol ardiendo estrella estrella entre mis cenizas
Poder poder al fin hallar en mi vértigo la estatua
de un héroe de sol con los pies a flor de agua
los ojos a flor de invierno
Tú que en la alcoba del viento estás velando
la inocencia de depender de la hermosura volandera
que se traiciona en el ardor con que las hojas se vuelven hacia
el pecho más débil
Tú que asumes luz y abismo al borde de esta carne
que cae hasta mis pies como una viveza herida
Tú que en selvas de error andas perdida
Supón que en mi silencio vive una oscura rosa sin salida y sin lucha
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Épines quand il neige
Dans le jardin de Fray Luis
Rêve-moi rêve-moi en hâte étoile de terre
cultivée par mes paupières prends-moi par mes anses d’ombre
affole-moi d’ailes de marbre en feu étoile étoile parmi mes cendres
Pouvoir pouvoir enfin trouver dans mon vertige la statue
d’un soir de soleil les gestes à fleur d’eau
les yeux à fleur d’hiver
Toi qui, dans l’alcôve du vent, veilles
l’innocence de dépendre de la beauté fugitive
qui se trahit dans l’ardeur des feuilles tournées vers le cœur le plus
faible
Toi qui assumes la lumière et l’abîme au bord de cette chair
qui tombe à mes pieds comme un élan blessé
Toi, égarée dans des forêts d’erreur,
suppose que mon silence est habité par une sombre rose sans
issue et sans lutte
(Traduction: Marcos Eymar. Voir le site de Retors, revue de traduction littéraire)
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