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Epines quand il neige / Espinas cuando nieva. Juan Larrea. ( 1895 - 1980 )




Version céleste de Larrera

 
Espinas cuando nieva

      En el huerto de Fray Luis

Suéñame suéñame aprisa estrella de tierra
cultivada por mis párpados cógeme por mis asas de sombra
alócame de alas de mármol ardiendo estrella estrella entre mis cenizas

Poder poder al fin hallar en mi vértigo la estatua
de un héroe de sol con los pies a flor de agua
los ojos a flor de invierno

Tú que en la alcoba del viento estás velando
la inocencia de depender de la hermosura volandera
que se traiciona en el ardor con que las hojas se vuelven hacia
                                                                        el pecho más débil

Tú que asumes luz y abismo al borde de esta carne
que cae hasta mis pies como una viveza herida

Tú que en selvas de error andas perdida

Supón que en mi silencio vive una oscura rosa sin salida y sin lucha

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Épines quand il neige

      Dans le jardin de Fray Luis

Rêve-moi rêve-moi en hâte étoile de terre
cultivée par mes paupières prends-moi par mes anses d’ombre
affole-moi d’ailes de marbre en feu étoile étoile parmi mes cendres

Pouvoir pouvoir enfin trouver dans mon vertige la statue
d’un soir de soleil les gestes à fleur d’eau
les yeux à fleur d’hiver

Toi qui, dans l’alcôve du vent, veilles
l’innocence de dépendre de la beauté fugitive
qui se trahit dans l’ardeur des feuilles tournées vers le cœur le plus
                                                                                                    faible

Toi qui assumes la lumière et l’abîme au bord de cette chair
qui tombe à mes pieds comme un élan blessé

Toi, égarée dans des forêts d’erreur,

suppose que mon silence est habité par une sombre rose sans
                                                                          issue et sans lutte
 

(Traduction: Marcos Eymar. Voir le site de Retors, revue de traduction littéraire) 

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